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samedi 27 septembre 2014

#Notinmyname : les Corses s'excusent à leur tour pour les exactions de Charles Pasqua, Napoléon, Baptiste Giabiconi et Vivian de Secret Story.

Après les musulmans qui condamnent les actes de barbarie de l'Etat Islamique, ce sont les Corses qui veulent désormais afficher leur désapprobation envers certains représentants de leur peuple. Les cibles de cette campagne : Charles Pasqua, Napoléon Bonaparte, Baptiste Giabiconi et Vivian de Secret Story. 





Dans le village de Barrettali, Cap-Corse, des enfants défilent sur la place en cette belle matinée automnale. Ils brandissent de grands écriteaux. Sur ces derniers, on peut lire #notinmyname et #miccainumonome (version corse du célèbre hashtag). Ils paraissent spontanés, déterminés, empreints de cette colère naïve que peuvent ressentir les plus jeunes. Lorsqu'on questionne leurs parents, l'émotion est grande. Pierre-Jean, l'un d'entre eux, s'explique: "On est contents que ça vienne des gosses. Parce qu'ils sont purs. Et que les gens seront plus réceptifs. Mais nous aussi, on le crie haut et fort: micca in u mo nome ! Not in my name !". 

Quels sont les actes dont ces citoyens insulaires veulent se désolidariser ? A Aullène, dans le sud de la Corse, le maire est allé jusqu'à accrocher une grande banderole sur laquelle on peut lire #pasennotrenom. Il s'explique : "Certains d'entre nous pratiquent la barbarie au quotidien. Nous ne voulons pas être assimilés à ces gens-là. Il ne faut pas que le monde croie que les Corses sont tous des Vivian de Secret Story ou des Charles Pasqua". Une colère compréhensible, au regard des horreurs que les personnes visées exercent chaque jour. Mais ce travail s'inscrit aussi dans une démarche de réhabilitation du peuple Corse dans l'histoire : "Nous voulons aussi sensibiliser les gens sur notre passé, trop souvent déformé. Napoléon, cet homme a tué la moitié de l'Europe. Ce n'était pas en notre nom, non plus. A la limite, au nom des Français, mais pas des Corses"

Une campagne très suivie, du nord au sud, sur chaque place de village, chaque carrefour routier. Des portraits barrés de Baptiste Giabiconi avec des mentions "Vergogna" (honte), des autodafés de biographies de Charles Pasqua : les Corses en ont marre et le font savoir. Une démarche comprise par le président de l'exécutif de l'Assemblée de Corse, Paul Giacobbi : "C'est sain. Cela prouve que notre peuple est encore capable de réflexion. La semaine prochaine lors de la session extraordinaire de l'Assemblée, je proposerai que l'on intègre également à ce processus les noms de Patrick Fiori et de Nicolas Alfonsi". Un pas en avant de plus dans la longue route qui mènera les Corses à la rédemption.