Hans Faranhöis avait tout planifié. Il s'était introduit le mercredi 29 juillet au soir dans l’entrepôt du premier producteur corse de volailles, basé à Mezavia, "I Pullastri Aiaccini". Derrière la chambre froide, il avait entreposé son matériel : marteaux, burins, pieds de biche. C'est au petit jour qu'il a été interpellé, après avoir été repéré par une caméra de surveillance. Faranhöis avait prévu d'abattre l'un des murs de l'immense hangar à néons où vivent 3000 poulets. Les raisons invoquées ? La prétendue "barbarie" de cette pratique. Aux caméras de Tele Paese, il a déclaré "Je n'arrive pas à comprendre comment ces gens peuvent tuer et surtout manger des poulets. C'est barbare ! Chez nous, le poulet est un animal mignon. Les petites filles ont toutes des peluches en forme de poulets, il y a même un dessin animé qui s'appelle Flipper le poulet. On ne peut pas laisser des barbares tuer des milliers de poulets, comme ça, impunément. Il faut absolument qu'on leur fasse entendre raison : le poulet c'est mignon, ça ne se mange pas, ça ne se tue pas, dire le contraire c'est être un arriéré ! Il n'y a qu'une culture valable, la nôtre."
Cette argumentation aurait pu prêter à sourire, si seulement l'activiste n'était pas allé aussi loin. Les autorités se sont emparées de l'affaire et le nordique risque jusqu'à 10 ans de prison. Sur les réseaux sociaux, on trouve la sanction trop faible. "Qui il est celui-là pour nous dire ce qu'on va manger ou pas?" peut-on lire, ou encore "Qu'il retourne chez lui ! On tue les animaux qu'on veut. C'est des poulets, c'est pas des dauphins non plus, faut pas déconner". L'affaire émeut, et les avocats de Faranhöis pensent plaider la folie, seule explication plausible à un tel acte. En attendant, le dossier reste ouvert et de nouveaux éléments risquent de conforter la thèse de l'acte terroriste.
Philippe Filippi, pour Carsico
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