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vendredi 11 juillet 2014

Grève SNCM : la Thaïlande au bord de la crise

C'est ce qu'on appelle l'effet papillon. Quand l'action de quelques grévistes CGT à Marseille paralyse le monde entier, jusqu'aux confins de l'Asie. Les Thaïlandais risquent de ne plus pouvoir recevoir leur clientèle préférée cet hiver. C'est la stupeur à Patong.



On prie, en Thaïlande, pour que la saison touristique en Corse soit bonne.


Les rues de Phuket sont désertes. Dans les quelques commerces ouverts, les mines sont déconfites. Apsara, un vendeur de scorpions grillés, accepte de nous recevoir. Il est au bord des larmes. "Quand on a appris la nouvelle, ma femme voulait partir. Elle voulait qu'on s'en aille, loin, prier dans les montagnes". Les cris émanent de chaque coin de rue, tels des appels au secours. La télé locale diffuse en boucle des images de semi-remorques de brugnons déversés devant la préfecture de Bastia, à des milliers de kilomètres de là. La tension a traversé les mers. La fameuse nouvelle dont nous parle Apsara, c'est la grève SNCM à Marseille. Ce conflit syndical qui a paralysé la Corse pendant 17 jours risque bien d'avoir de graves conséquences sur l'économie Thaïlandaise. Comment cela est-il possible ?

Un pays au bord de la guerre civile

Nous nous sommes rendus au palais du premier ministre pour en savoir plus. Prayut Chan-Ocha nous a immédiatement fait part de son inquiétude: "La grève SNCM va faire perdre beaucoup de monnaie aux patrons de Corse. Du moins, c'est ce qu'ils disent partout. (...) L'économie thaïlandaise repose à 80% sur le tourisme venant de Corse. Notre activité de janvier à mai est de servir, essentiellement, les petits patrons et les nouveaux riches de l'île de beauté. Si ces derniers perdent de l'argent, nous en perdrons aussi, c'est indéniable. Nous ne savons pas comment réagir, comment rassurer la population. Une guerre civile n'est pas à exclure".

Une réaction en cascade qui risquerait bien de créer un climat de tension sans précédent dans l'ancien Royaume de Siam. Les images des patrons corses pleurant dans leurs 4x4 sur les ports de l'île ont fait le tour de la Thaïlande. La grève était suivie heure par heure à la télévision nationale. Les marins CGT de Marseille auraient même reçu des lettres de menace venant de l'autre bout du globe. La diaspora thaïlandaise très présente dans le sud de la France a tenté des intimidations physiques. Les asiatiques n'ont pas envie de laisser filer le meilleur des gagne-pain sous leur nez. 

Une lueur d'espoir

Cependant, telle une folle croyance dans ces périodes de doute, une rumeur parcourt le royaume. Les Corses qui "font la saison" n'auraient finalement pas perdu tant d'argent que ça. Pour pallier les pertes, ils auraient embauché de jeunes roumaines qui acceptent d'être payées 200€ par mois. Ils auraient également arrêté de servir de la nourriture fraîche dans leurs restaurants. "Cette rumeur nous maintient en vie. Laissez nous y croire!" nous crie Apsara, les yeux humides. 

La Thaïlande vit dans l'expectative. "On aimerait se coucher ce soir, et se réveiller en janvier, avec des centaines de Corses fortunés qui viennent dépenser ici les sommes qu'ils ont gagné durant leurs deux mois de dur labeur. Comme avant. Comme avant!"
L'espoir maintient le peuple en vie. Il n'est pas certain que le tissu industriel local survivra à une baisse de fréquentation touristique. En attendant, la Thaïlande n'espère qu'une chose : que la grève à la SNCM ne reprenne pas. Ce serait, et cette fois-ci à coup sûr, l'arrêt de mort du système économique du royaume et la fin des liaisons avec les saisonniers Corses qui, comme chacun sait, ont la tête en Méditerranée mais le coeur sur les plages du détroit de Malacca. 

2 commentaires:

  1. Excellente analyse de l'économie mondialisée à travers l'exemple de ce pays dont le triste sort d'être considéré comme un paradis par les socio-artificiels corses voit se vérifier à son encontre la théorie du chaos. Auteurs de cet article, merci pour votre humour, pour votre ironie, mais surtout pour votre discernement et votre hauteur de vue. On s'éloigne de la pensée unique. Ouf ! Cela fait du bien...

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  2. L'astuti di a SNCM : dopu avè fattu piglià fondu l'ecunumia di a Corsica cù a so greva , avà paghenu ùn sô quantu millioni per fà a so publicità nant'à e scene di televisiô naziunale !!!!!!!

    ANDATE A IMPICCAVVI sindicalisti di merda

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